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Edito d'Aude Witten, Directrice générale adjointe

#130

Nous élaborons actuellement notre 12e programme pluriannuel d’intervention 2025-2030, qui revêt une importance cruciale pour la stratégie d’adaptation au changement climatique de notre bassin. 

Programmer nécessite d’anticiper : il s’agit d’établir quelles seront nos ressources et nos dépenses pour les six années à venir et définir leur montant et leur nature. En tant qu’animateur de la politique de l’eau du grand Sud-Ouest, nous devons porter une ambition à la hauteur du défi climatique, mais aussi veiller à ce que cette ambition soit effectivement porteuse de transformations dans nos territoires.

Notre stratégie est robuste. Le plan eau a ouvert la voie à une intensification de nos actions. Les élus du bassin l’ont empruntée en octobre dernier en adoptant une stratégie fiscale permettant une véritable accélération de nos investissements tout en ébauchant les grands principes qui guideront notre action au travers d’un pacte de confiance : exigence dans l’ambition des projets, dans les résultats attendus et sécurisation de nos engagements face aux aléas.

Le 12e programme d’intervention de l’Agence sera le moteur essentiel pour l’adaptation et l’atténuation du changement climatique. Il soutiendra le développement et l’amplification des Solutions fondées sur la nature (SFN), le renforcement des actions de reconquête de la qualité de l’eau dont celle des captages dégradés et la lutte contre les pollutions diffuses. Il privilégiera l’approche préventive au regard de l’approche curative. Il œuvrera à la mise à niveau des infrastructures d’eau potable et d’assainissement, à la sécurisation des usages, adossée à un plan de sobriété généralisé. Il accompagnera la massification de la transition agroécologique, sensibilisera l’ensemble des publics aux enjeux de l’eau.

Ces ambitions nous voulons qu’elles se concrétisent. Car, nous le savons tous, il faut aller plus loin, plus vite. La vitesse des changements de notre écosystème l’impose, dans l’intérêt de tous. Nous devons organiser dès maintenant le partage de l’eau, pour les générations suivantes. 

Jusqu’ici, c’est notre cohésion, notre expertise et notre capacité à faire converger, à partager et à créer du lien qui nous ont permis de franchir des étapes marquantes. Afin de poursuivre notre mission d’intérêt général et pour que ce nouveau programme opère de réelles transformations, nous devons renforcer notre écoute, identifier les freins et les leviers dans une société qui change. 

Nous avons entendu le monde agricole dans la crise qu’il traverse et nous saurons l’accompagner dans ses défis de transition.

Dans sa mise en œuvre, le 12e programme doit privilégier plus que jamais une approche intégrée de la gestion de la ressource en eau à l’échelle des territoires. Une approche qui unie l’eau et les enjeux économiques et sociaux à la bonne échelle pour qu’une connaissance fine guide l’action. Une approche qui donne la place aux usagers locaux pour s’exprimer et confie aux collectivités et maîtres d’ouvrage le soin de tracer leur propre chemin de transition, en privilégiant les solutions les mieux adaptées à leur territoire pour réussir l’adaptation et atteindre l’objectif de conciliation des usages.

Cette capacité à écouter, à évaluer les enjeux et à ajuster les solutions, nous l’avons imaginé comme socle de notre action territoriale, nous devons l’adopter à tous les échelons de notre gouvernance.

Nous sommes dans une période de transition majeure qui suppose de la part de tous une grande agilité. Notre première ambition est de maintenir le dialogue, de continuer à chercher des consensus et d’avancer. Nous souhaitons aussi que les enjeux de l’eau soient intégrés à une vision globale de la société de demain, cela nous impose de tenir compte des réalités sociétales et d’ajuster nos actions. 

Notre 12e programme sera à la fois ambitieux, efficient et cohésif.