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Bassin Adour-Garonne

Edito d'Alain Rousset, Président du Comité de bassin

#129

Notre bassin Adour-Garonne accueille près du tiers des exploitations agricoles françaises, soit 94 000 exploitations. La surface agricole utile y recouvre 5,3 millions d’hectares et représente près de la moitié de sa superficie. L’agriculture est l’un des premiers vecteurs d’emploi et de développement économique du grand Sud-Ouest. Elle participe à l’identité de nos territoires, produit notre alimentation et façonne nos paysages… Nous sommes tous, d’une manière ou d’une autre, sensibles à son devenir.

L’agriculture et l’eau ont des destins liés. Il n’y a pas d’agriculture sans eau et l’état de nos ressources en eau dépend beaucoup de nos systèmes de production agricole. Cette interdépendance ne fera que s’accentuer avec le changement climatique. Face à cet enjeu, la transition agroécologique est un chantier incontournable pour réussir l’adaptation des exploitations agricoles. Cette transition, complexe et à inscrire dans le temps, se place au carrefour de nombreuses attentes de la société : autonomie et souveraineté alimentaire, respect des normes sanitaires et environnementales, qualité et accessibilité des denrées…

Au sein du Comité de bassin, nous poursuivons un triple objectif : préserver la qualité de l’eau, assurer sa disponibilité quantitative et garantir la satisfaction de tous les usages au premier rang desquels l’alimentation en eau potable, mais également l’agriculture, l’industrie, la production d’hydroélectricité... 

L’eau est une ressource essentielle à l’agriculture et nous œuvrons à la sécuriser en quantité pour maintenir l’activité de notre bassin. Mais cette eau dans un contexte de changement climatique se raréfie. Son cycle hydrologique est perturbé. Nous sommes donc tenus d’organiser son partage et d’être attentif à la préservation de sa qualité.  Nous devons retenir l’eau dans les sols, ralentir son cycle en préservant les zones humides, en limitant ou réduisant le drainage, protéger les sources et les zones de captages…

L’engagement de l’agriculture dans une transition vers des pratiques agroécologiques économes en eau et limitant les intrants est déjà là, mais il doit encore s’intensifier. 

L’agence de l’eau et son Comité de bassin sont plus que jamais mobilisés pour soutenir davantage de projets et organiser les solidarités face aux efforts demandés aux exploitants. La politique agricole commune (PAC) doit jouer tout son rôle dans cette transformation.

Grâce au travail collectif engagé, de premiers résultats sont là.

Nous avons signé le 29 février au salon de l’agriculture, en présence du Ministre Christophe BECHU, un protocole d’accord pour sécuriser l’abreuvement de l’élevage, aujourd’hui fragilisé par les sécheresses dans les têtes du bassin Adour Garonne. 

Les Paiements pour services environnementaux (PSE), expérimentés dans notre bassin, sont un véritable atout pour l’environnement et sont ainsi reconnues d’intérêt général. La gestion extensive des prairies permanentes, le maintien des haies et des zones humides, ou encore la réduction des intrants sur les cultures sont autant de pratiques ancrées dans les principes de l'agroécologie et essentielles pour la résilience des exploitations face au changement climatique.

Au travers de ce type d’outils financiers, l’agence de l’eau et le Comité de bassin travaillent avec les acteurs agricoles (chambres d’agriculture, coopératives…) à la construction de modèles économiques intégrant pleinement les enjeux environnementaux, et sur la base d’une solidarité financière de l’ensemble des usagers de l’eau vers le monde agricole, et avec des objectifs de résultats partagés.

Ce sont les voies qu’il faudra continuer à explorer et à renforcer dans le cadre du futur programme d’intervention de l’agence de l’eau.